Ski alpin: Régine Cavagnoud, comme prévu

La logique a été respectée lors de la première épreuve des Mondiaux. Dominatrice depuis le début de l'hiver, Régine Cavagnoud a tenu le choc et enlevé sa première médaille lors d'un grand événement. Victorieuse des trois dernières courses disputées - à Val d'Isère, Haus et Cortina - la Française a parfaitement su gérer son statut de grande favorite, elle qui n'a jamais fait moins bien que deuxième dans la discipline cet hiver.

«Je me sentais bien. Je suis partie en confiance. Je suis très contente. Je pense avoir fait la course qu'il fallait. Cette médaille est la récompense de toutes les blessures que j'ai eues. Le fruit du travail que j'ai fait pour revenir au premier plan à chaque fois. Cela récompense ma combativité, mon courage et tous les sacrifices que j'ai faits. Je suis très heureuse de n'avoir jamais baissé les bras», déclarait Régine Cavagnoud (30 ans).

La Française a tremblé à plusieurs reprises pour sa place de leader, notamment à cause des écarts infimes. Les dix meilleures ne sont, en effet, séparées que par 46 centièmes. Largement en tête au deuxième temps intermédiaire, l'Autrichienne Renate Götschl a chuté, personnifiant à elle seule la déroute de son équipe. La meilleure d'entre elles, Alexandra Meissnitzer - tenante du titre-, a dû se contenter de la huitième place.

Championne du monde du super-G en 1996 à la Sierra Nevada et l'année suivante à Sestrières, Isolde Kostner (25 ans) se montrait très contente de sa deuxième place. Elle qui n'était jamais montée sur le podium depuis le début de l'hiver. «C'est sans doute ma meilleure performance dans la discipline. Je suis vraiment contente d'avoir fait aussi bien aujourd'hui. Je n'aurais pas pu faire mieux», avouait la skieuse de St-Ulrich.

Qui ne sait pas où - sur le parcours tracé par son entraîneur personnel - elle a perdu les cinq minuscules centièmes qui lui ont coûté la victoire. Régine Cavagnoud pense, elle, savoir où elle a gagné l'or: «Je pense que j'ai très bien skié sur la partie intermédiaire, qui est technique. J'ai une pensée pour Carole Merle, dernière championne du monde française (ndlr: en 1993), mais qui n'a jamais gagné l'or en super-G, pourtant sa discipline».

Hilde Gerg (25 ans) savourait également sa médaille, après plusieurs mois de pause, dus à une jambe cassé. «C'est dur pour moi de décrire ce que je ressens. C'est comme si j'avais gagné de l'or. Cette médaille représente plus d'un an de travail. De plus, cela ne fait que trois semaines que je ne ressens plus de douleurs», déclarait l'Allemande. Corinne Rey-Bellet n'a échoué qu'à 20 centièmes de la troisième marche du podium. Elle avouait être déçue: «J'ai été vite en haut, mais j'ai perdu un peu de temps en bas. Avec 28 centièmes de retard, j'aurais pu monter sur le podium. Aujourd'hui, seules les trois premières places comptaient». Sylviane Berthod se montrait également déçue de sa 18e place: «J'en ai trop voulu. J'ai skié trop dur. Je visais une place parmi les dix premières».

(Anne Buloz /sda)