Ski alpin: Rahlves surprend les Autrichiens

«Quand j'ai franchi la ligne d'arrivée, il y a eu un tel silence que j'ai cru que j'avais fait quelque chose de mal», avouait Daron Rahlves. L'Américain a privé les Autrichiens d'un titre mondial que tout le monde leur accordait déjà, tellement ils ont dominé la discipline ces dernières saisons. Pour la deuxième fois en deux jours, les «Aigles» ont été battus, au grand dam des quelque 20 000 spectateurs venus assister au triomphe annoncé.

Ancien champion du monde de jet-ski, Daron Rahlves s'est décidé en 1993 pour le ski alpin. «J'ai percé pour la première fois en 1995 (ndlr: 4e du super-G de Kvitfjell). J'ai alors compris que je pouvais m'imposer. Ce matin, pourtant, je me sentais mal à l'aise, fatigué. Je me suis dit qu'il me fallait retrouver les mêmes sensations qu'à Kitzbühel», déclarait le vainqueur de la double descente de Kvitfjell, en 2000. Quatrième du super-G, il a fêté son unique podium de l'hiver en terminant troisième en descente.

«J'ai toujours admiré ceux qui remportent des titres. Alors aujourd'hui c'est réellement un rêve pour moi que d'être le meilleur skieur au monde. Cela comble mes espérances, je ne pouvais pas imaginer quelque chose de mieux. En plus c'est arrivé en Autriche, pays où le ski est élevé au rang de sport national», expliquait Daron Rahlves. «Je n'ai pas réussi une course parfaite. J'ai été un peu lent au départ. Mais j'ai ensuite pris pas mal de risques», concluait le compagnon d'entraînement des Autrichiens.

Champion du monde de la discipline à Saalbach il y a dix ans, Stephan Eberharter est passé tout près de rééditer la même performance: «C'est dommage, cela aurait fait une belle histoire. Mais aujourd'hui, j'ai gagné l'argent. Car je n'étais pas sûr de participer à cette course jusqu'à il y a trois jours. Il me reste encore une chance en descente, ma meilleure discipline».

Vainqueur à deux reprises cet hiver, Hermann Maier a échoué dans sa quête de l'or. Tenant du titre, l'ancien maçon de Flachau a néanmoins chaleureusement félicité son vainqueur. «J'ai fait une grosse faute à la quatrième porte. La course n'était pas assez longue pour que je puisse refaire entièrement mon retard. Cela ne se passe pas toujours comme on veut», disait l'Autrichien.

Didier Cuche a pris une bonne cinquième place, même s'il lorgnait sur l'une des marches du podium. «Je suis un peu déçu. Je ne suis qu'à 26 centièmes du troisième. Et seuls les trois premiers rangs comptaient aujourd'hui. C'était faisable. Je n'ai peut-être pas pris assez de risques en haut. C'est dommage d'être si près et de ne pas avoir de médaille», expliquait le Neuchâtelois.

Deuxième Suisse, Didier Defago a terminé onzième pour sa première course lors de Championnats du monde. Auteur d'une grosse faute dans la partie supérieure, le Valaisan a réussi le meilleur «chrono» dans la partie technique. «Je veux surtout retenir le positif. Ma forme monte, mais elle arrivera un peu tard. J'ai peut- être trop réfléchi aujourd'hui, alors que normalement c'est l'inverse. Cette course n'a pas totalement répondu à mes attentes», avouait le skieur de Morgins.

(kil/sda)